3.F TOUT À PROPOS DES TITULAIRES D’UNE ENTENTE DE PARRAINAGE
Emplacement: Ottawa, Ontario
Nom du groupe de parrainage: Anglican Diocese of Ottawa
Type de groupe de parrainage: Titulaire d’une entente de parrainage (TEP)
Nombre de commanditaires dans le groupe: Environ 70 groupes constitutifs ou co-parrains avec environ 1 000 bénévoles.
Commanditaire depuis: 1979
Description du groupe de parrainage: Tous types de Canadiens – des membres de nos paroisses, des groupes de voisins et des groupes de collègues de travail.
Site Internet: http://www.ottawa.anglican.ca/
Interviewé: Don Smith

Interview du commanditaire
Avez-vous parrainé quelqu’un que vous connaissez (p. ex., un ami, un membre de la famille) ou quelqu’un que vous ne connaissiez pas?
Nos groupes constitutifs et groupes co-parrains ont parrainé à la fois des réfugiés inconnus (p. ex., des réfugiés DBVPM) et des réfugiés « nommément désignés » liés à une famille et recommandés par un parrain.
Quel lien aviez-vous avec les réfugiés que vous avez parrainés?
C’est généralement un ami canadien ou un membre de la famille du réfugié outre-mer qui aborde le groupe constitutif ou le titulaire d’une entente de parrainage (TEP) pour demander son aide afin de parrainer leur ami ou leur proche. Parfois, lorsqu’un groupe a déjà parrainé un réfugié désigné par un bureau des visas (au titre du Programme mixte), ce nouvel arrivant demandera à son groupe de parrainage de parrainer l’ami ou le proche qui a été laissé outre-mer. Ce phénomène est connu comme l’« effet d’écho » et il est très courant.
Comment s’est avérée l’expérience de parrainer quelqu’un que vous ne connaissiez pas?
Les réfugiés sont comme tout le monde. Certains sont extravertis, certains sont ambitieux, certains sont introvertis, certains sont gravement traumatisés et déprimés. Chaque personne est différente, ce qui fait que chaque lien est différent. Lorsque le nouvel arrivant est amical et désireux d’apprendre, l’expérience de parrainage peut s’avérer la plus merveilleuse du monde. Lorsque le nouvel arrivant souffre d’un traumatisme, d’une dépression ou d’un autre trouble physique ou psychique grave, la démarche peut s’avérer très ardue.
Qu’est-ce qu’un titulaire d’une entente de parrainage?
Un TEP est une société qui a conclu une entente avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) qui lui permet de parrainer des réfugiés au titre du Programme de parrainage privé de réfugiés, du Programme de réfugiés désignés par un bureau des visas, du Programme mixte de réfugiés désignés par un bureau des visas ou du Programme de parrainage d’assistance mixte.
Il y a environ 110 TEP à l’échelle du Canada. La majorité d’entre eux sont des organismes confessionnels ou ethnoculturels, même si certains sont des organismes de prestation de services (c.-à-d. des organismes d’aide à l’installation). Les petits TEP parrainent des réfugiés directement. Les grands TEP font équipe avec les groupes constitutifs et/ou co-parrains qui travailleront directement avec les nouveaux arrivants.
Comment les TEP sont-ils structurés?
Un TEP est une société constituée en vertu de la loi fédérale ou provinciale. Il s’agit généralement d’un organisme sans but lucratif et caritatif géré par un conseil d’administration. À titre d’organisme de bienfaisance inscrit, ses activités financières sont assujetties à la Loi de l’impôt sur le revenu et aux règlements afférents. Les grands TEP auront un effectif rémunéré et réduit, tandis que les petits TEP seront exploités par des bénévoles. Les grands TEP feront équipe avec les groupes constitutifs et/ou co-parrains pour travailler directement avec les nouveaux arrivants. Les petits TEP pourraient travailler directement avec les nouveaux arrivants. Peu importe si le TEP est grand ou petit, il ne peut déléguer ou céder sa responsabilité du parrainage au groupe constitutif et/ou co-parrain.
Que sont les groupes constitutifs et en comment les TEP interagissent-ils avec eux?
Un groupe constitutif est soit un groupe de Canadiens ou un (ou plusieurs) Canadien(s) associé à une société, un organisme non constitué en société ou une association, qu’un TEP peut autoriser à parrainer des réfugiés en vertu de son entente de parrainage. Chaque TEP peut déterminer les modalités de l’autorisation. Pour beaucoup de TEP confessionnels, leurs groupes constitutifs sont leurs assemblées, leurs paroisses ou leurs congrégations.
Quels sont les avantages des infrastructures confessionnelles par rapport à l’organisation d’un parrainage privé?
Il y a trois avantages. Le premier est que l’aide aux réfugiés (notamment l’aide aux personnes itinérantes ou l’aide aux victimes de catastrophes naturelles) fait généralement partie de la mission reconnue des organismes de bienfaisance confessionnels, ce qui signifie que l’organisme de bienfaisance peut fournir un reçu au donateur aux fins de l’impôt sur le revenu. Le deuxième est que les organismes confessionnels sont généralement structurés d’une façon hiérarchique qui convienne au modèle de TEP/groupe constitutif/co-parrain et permette la répartition du travail de parrainage parmi une vaste base de bénévoles. Le troisième est que bon nombre des organismes confessionnels participent aux services complémentaires, notamment le logement abordable, le counseling en santé mentale ou les services aux immigrants.
Pourquoi un si grand nombre de TEP sont-ils des organismes confessionnels?
Un TEP ne doit pas nécessairement être confessionnel. Cependant, il y a des facteurs (décrits ci-dessus) qui incitent les organismes confessionnels à assumer le rôle de TEP. Un autre facteur est de nature historique. Ce fut une Église mennonite, de concert avec la Société d’aide aux immigrants juifs, qui a conclu les premières ententes-cadres de parrainage avec le ministre d’Emploi et Immigration Canada au moment de la crise des réfugiés indochinois en 1979.
Comment choisissez-vous les réfugiés à parrainer?
Pour les réfugiés désignés par un bureau des visas, les réfugiés désignés par un bureau des visas au titre du Programme mixte et les cas de parrainages d’assistance mixte, le parrain sélectionne le réfugié à partir d’une liste de cas fournie par IRCC, initialement recommandée à la mission d’IRCC outre-mer par le HCRNU. Pour les cas désignés par un parrain (également connus comme des cas liés à une famille ou des cas « nommément désignés »), le réfugié est généralement recommandé au groupe de parrainage par un proche ou un ami au Canada, même si, parfois, la recommandation est faite par un organisme non gouvernemental à l’étranger, sans doute un organisme religieux ou humanitaire. Pour les cas recommandés par un parrain, il y a généralement plus de demandes de parrainage que le TEP ne peut en recevoir ou n’a de locaux pouvant les accueillir. Le TEP doit donc trouver une façon de prioriser les cas pour fins d’acceptation. Les considérations typiques en matière de priorisation sont : 1) la date de la recommandation (c.-à-d. la formule « premier arrivé, premier servi »); 2) la crédibilité de la personne ou de l’organisme qui fait la recommandation; et 3) la vulnérabilité du réfugié.
À quoi ont ressemblé l’expérience d’arrivée et les premières semaines des réfugiés
Les premières semaines nécessitent l’engagement à temps plein de plusieurs bénévoles. Les tâches comprennent trouver un logement et du mobilier, obtenir l’assurance maladie provinciale, tester les compétences linguistiques, s’occuper de l’inscription à l’école, introduire les personnes au système bancaire, demander les prestations pour enfants, trouver des services de garde pour les enfants d’âge préscolaire, familiariser les nouveaux arrivants aux transports en commun et autres services publics, et résoudre les questions médicales pressantes.
Comment avez-vous trouvé l’accès aux services d’installation dans votre collectivité?
Les services d’installation, y compris l’évaluation des compétences linguistiques, la formation linguistique et le counseling d’emploi, sont facilement accessibles et très utiles.
Quelle a été la meilleure partie de votre expérience de parrainage?
Les connaissances que nous avons inculquées aux personnes, qui n’avaient aucune possibilité d’un avenir dans leur pays d’origine ou leur pays d’asile; la nouvelle vie dans un pays sûr et accueillant.
Comment les réfugiés que vous avez parrainés s’en sortent-ils aujourd’hui?
Certains demeurent (très, très) proches. Certains ont pris leurs distances. Certains des jeunes sont extrêmement fructueux, terminent leurs études cum laude et réalisent des études supérieures. Malheureusement, aucun des adultes qui sont arrivés avec des qualifications professionnelles – avocats, médecins, ingénieurs, enseignants – n’a pu trouver du travail dans son domaine. Certains des jeunes ont abandonné l’école et occupent des emplois au salaire minimum. Certains ont eu des bébés canadiens. Certains souffrent toujours des troubles physiques ou psychiques qu’ils ont emmenés avec eux au Canada. Vous apprenez à adopter un point de vue à long terme, à célébrer les réussites et à partager les peines.